Au départ rien ne nous attirait dans cette ville d’environ 200 000 habitants sans autre intérêt que celui d’être sur notre route… Puis le sort en a décidé autrement, et, pour une sombre histoire de carte bancaire avalée par un distributeur de billets à Lovina, nous avons été obligés de passer au guichet d’une banque de Singaraja, avant d’apprendre que nous devions au minimum y passer la journée.
D’après les employés de la banque, le seul centre d’intérêt de la ville était le “mall” (centre commercial). En fait, grosse déception une fois arrivés là-bas, c’était un bâtiment tout triste dont la déco, à mi-chemin entre un entrepôt de hard-discount et un supermarché de banlieue, n’avait rien de remarquable.
Qu’à cela ne tienne, nous repartons avec nos sacs à dos pour essayer de longer le front de mer. Là, pas d’hôtels ni de boutiques à touristes, mais de pauvres baraques de pêcheurs avec des filets et du linge à sécher un peu partout. Presque devant chaque maison, trône une jolie maquette de bateau, ces fameux Jukungs, petits trimarans, voiliers équipés de 2 balanciers et d’une voile triangulaire. Nous supposons que les maquettes sont destinées à être envoyées en mer comme offrandes pour apaiser les dieux marins au cours de l’une des très nombreuses fêtes religieuses qui jalonnent le calendrier balinais.
Continuant notre chemin vers l’Est, nous arrivons à un temple chinois dont les couleurs éclatantes explosent sous le soleil de midi.
Un peu plus loin, la petite rue débouche sur une grande place où se prépare visiblement une fête. Un grand ponton en bois s’avance dans la mer, avec de part et d’autre quelques bars-restaurants très accueillants mais complètement déserts (l’endroit n’est vraiment pas touristique). Nous en choisissons un et commandons des boissons. Après nous avoir servi, le garçon nous informe qu’il doit s’absenter quelques minutes et nous laisse parfaitement seuls (quand nous repartirons quelques heures plus tard nous ne l’aurons toujours pas revu!).
Peu à peu, quelques enfants viennent jouer autour de nous, d’abord timidement puis de plus en plus près. Ils sont intrigués par nos gros sacs à dos, nos appareils photos, notre allure. On essaie de communiquer, ils rient beaucoup, chantent, s’amusent et se chamaillent. L’une des gamines est une véritable pile électrique, qui chante avec une voie éraillée et frappe la table du bout de ses doigts comme une percussionniste professionnelle. D’après leurs tenues, certains enfants sont musulmans et d’autre pas, sans doutes hindouistes, et la cohabitation est parfaite. Cet après-midi qui s’annonçait sans intérêt est finalement très joyeux, et nous quitterons Singaraja avec regret.
Images de Singaraja
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