Les Uru-Chipayas en Bolivie

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Nous avons invité Corentin à nous raconter sa rencontre avec les Uru-Chipayas en Bolivie…

À la rencontre d’un petit peuple au grand cœur

Bienvenue en Bolivie, sur les terres des Uru-Chipayas ! Ce peuple vit au bord du désert de sel Coipasa, au cœur du département Oruro, dans l’ouest bolivien. Il serait considéré comme le plus ancien de tout le continent américain ! Nous partons à la découverte de cette fabuleuse culture avec l’agence Bolivia Excepción.

Je m’appelle Corentin et j’ai décidé de partir deux semaines dans une aventure assez peu commune. Au lieu de me rendre sur les plages de Miami, j’ai décidé de partir à la rencontre d’une culture que je ne connaissais pas, perdue au cœur de l’Altiplano bolivien. Alors pourquoi cela ? Tout simplement car j’avais ce besoin de m’évader de ce tourisme de masse et de découvrir un pays, hors des sentiers battus. Je souhaitais revenir sur un voyage simple, avec un vrai contact humain.

Un indien Uru-Chipayas sur l'Altiplato en BoliviePourquoi les Uru-Chipayas  ? Pourquoi pas ? C’est ce que je me suis dit. J’ai décidé de découvrir ce peuple sans doute car c’est le premier à avoir vécu sur les terres du nouveau monde et qu’il est en train de s’éteindre. En effet, cette population ne se compte plus que par centaines à présent. C’est pourquoi je souhaitais découvrir et faire découvrir aux autres cette culture.

À son apogée, les Uru-Chipayas étaient près de 80 000, mais au cours de leur histoire, ils ont souvent été en conflit avec différents peuples voisins, notamment les Aymaras. Mais ce qui a causé leur extinction c’est principalement les maladies apportés par les colons espagnols et leur déportation vers les mines de Potosi pour effectuer les travaux forcés. Dans la plupart des cas, les Uru-Chipayas qui partaient vers Potosi ne revenaient pas.

Mais malgré leur nombre réduit, aujourd’hui, ce peuple est fier de son histoire et cherche à perpétuer ses traditions et sa culture. Niché à 4 000 mètres d’altitude sur l’altiplano, au milieu d’un désert minéral, ce peuple a réussi à s’adapter à des conditions de vie et à cet environnement hostile. Ils vivent principalement de l’élevage ovin et de l’agriculture. De plus cette communauté, qui date de 2 500 ans avant J.C., est surnommée le peuple de l’eau. Malgré des conditions extrêmes et très peu d’humidité dans la région, ils arrivent à maîtriser de petites rivières pour la culture du quinoa et la consommation d’eau.

En outre, il existe une grande croyance envers les dieux, et notamment la Pachamama, la terre nourricière, afin de les aider à survivre dans ces conditions. De nombreux rituels et offrandes accompagnent leur quotidien.

Loin de tout, avec des inconnus, les premiers moments sont très intriguants : on s’observe de part et d’autre et on apprend à se connaître. J’ai participé à différentes activités du quotidien telles que la tonte des moutons, la récolte du quinoa et les soins aux ovins. Je les ai notamment aidés à construire un nouveau puits pour obtenir plus d’eau. C’est un projet qui m’a pris beaucoup de temps mais je voulais leur laisser une trace de mon passage à travers ce puits. À cette altitude, le moindre effort est intense et le mal de tête peut vite venir. Je m’y suis vite adapté grâce aux feuilles de coca que les habitants mâchent à longueur de journée !

Au fur et à mesure que nous vivions ensemble, nous avons partagé beaucoup de choses sur notre vision de la vie, nos différents modes de vie, etc… On s’est vite rendu compte que l’on pouvait avoir des vies très éloignées tout en ayant beaucoup de points en communs.

J’avais déjà des notions d’espagnol et eux aussi, ce qui m’a permit d’y aller seul, sans guide. Cela m’a aidé et m’a poussé à leur parler. Nous avons partagé nos repas, principalement du quinoa, des pommes de terre et du mouton. Ils ont un vrai savoir faire pour la cuisine !

À 4 000 mètres d’altitude, les nuits sont fraiches ! Heureusement, grâce aux couvertures en laine de mouton et le fait de tous dormir dans la même pièce, on ne ressent pas le froid extérieur.

Ce qui est touchant dans ce voyage chez l’habitant, c’est ce sentiment de se sentir privilégié, de vivre ces moments uniques et ce côté humain. Je me vois encore assis près du désert de sel Coipasa, dans un silence et une paix totale. C’est ce sentiment de liberté que je recherchais, de ne plus courir après le temps.

J’ai été enchanté par les paysages à couper le souffle qu’avaient ces habitants. Je repensais à la fenêtre de mon appartement parisien, la vue sur le supermarché d’en face ; alors que là-bas, ils ont  vue sur les grands espaces, ce que j’appelais la liberté.

C’était un peu mon voyage en terre inconnue. J’attendais beaucoup de ce séjour et j’ai bien plus reçu que ce que j’espérais. Je repense quasiment tous les jours à ce bouleversant voyage, car il me permet de relativiser sur mon quotidien, de me contenter d’une vie plus simple. Ce que je retiendrai le plus de ce trip est sûrement ce sentiment de liberté et de communion les uns envers les autres.

Pour plus d’informations sur les Uru-Chipayas : http://www.bolivia-excepcion.com/guide-voyage/peuples-immigrations-bolivie/ethnies/uru-chipayas

Images de l’Oruro, dans l’ouest Bolivien

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